Le défi majeur du XXIe siècle consiste à créer un modèle d’agriculture pérenne.
En effet, les systèmes d’élevage intensif ont montré leurs limites et produisent des menaces sur notre environnement.
La permaculture semble être une solution possible pour lutter contre ces problèmes et tendre vers une alimentation durable.
Principes et philosophie de la permaculture
La permaculture est une approche globale et intégrée visant à concevoir des écosystèmes auto-suffisants.
Elle vise aussi à fournir à l’homme tous ses besoins, en respectant les balances naturelles.
Cette philosophie se base sur trois grands piliers : le souci de la Terre, le souci de l’humain et le partage équitable.
Souci de la Terre
Dans cette optique, il s’agit de préserver les ressources existantes en encourageant leur renouvellement.
Il convient également de régénérer les sols dégradés et de limiter les pollutions agricoles.
Souci de l’humain
En permaculture, on cherche à répondre aux besoins de chaque individu, tout en favorisant leur autonomie.
Cela passe notamment par la promotion des pratiques éducatives et de coopération sociale.
Partage équitable
Le dernier pilier se préoccupe du partage des ressources naturelles et des connaissances.
La permaculture encourage également la répartition équilibrée des bénéfices issus de cette agriculture durable.
Méthodes et techniques de permaculture
Diverses pratiques existent pour mettre en œuvre les principes de la permaculture.
En voici quelques-unes permettant d’oeuvrer à une alimentation plus durable :
- Agroécologie : symbiose entre différentes espèces végétales pour limiter l’utilisation d’intrants chimiques
- Aquaponie : combinaison de l’aquaculture (élevage de poissons) et de la culture hydroponique (culture sur substrat inerte)
- Écovillages : rassemblement de personnes souhaitant vivre en respectant l’environnement, en favorisant l’autonomie alimentaire
- Foresterie analogique : reproduction de forêts nourricières en recréant des écosystèmes similaires aux forêts primitives
- Maraîchage sol-vivant : système basé sur la régénération de la biodiversité dans le sol pour augmenter la productivité agricole sans intrants chimiques
Quelques exemples concrets de permaculture
Des projets variés témoignent de l’intérêt grandissant pour la permaculture.
Ces initiatives ont une ambition commune : rendre notre alimentation plus durable et respectueuse de l’environnement.
La Ferme du Bec Hellouin
En France, ce lieu pionnier est devenu un modèle dans le domaine de la permaculture.
Sur 20 hectares, on y trouve cultures vivrières, arbres fruitiers, élevage d’animaux et formations diverses.
Le Potager de santé
Créé par Michel Valentin, il démontre qu’il est possible d’atteindre l’autosuffisance alimentaire sur une petite surface (500 m²).
Ce jardin inclut plus de 150 espèces comestibles et produit de nombreux légumes sans aucun intrant chimique.
Les Jardins de l’Ecopôle
Situés en région parisienne, ils sont destinés à former les citoyens aux techniques agroécologiques.
En effet, ces habitants souhaitent appliquer les principes de la permaculture dans ce cadre urbain.
Obstacles et limites
Malgré l’enthousiasme que suscite la permaculture, plusieurs obstacles entravent son développement fulgurant.
- L’accès à la terre : Les parcelles propices à cette agriculture durable restent souvent trop coûteuses ou indisponibles
- La rentabilité : La transition vers la permaculture implique des coûts et un temps d’adaptation pour les agriculteurs
- La main d’œuvre : Ce type d’agriculture nécessite souvent une forte mobilisation en termes de travailles et peut être plus chronophage
- Méfiance et scepticisme : Les pratiques permaculturelles peuvent rencontrer de la défiance de la part des acteurs traditionnels du monde agricole
Le rôle des consommateurs
Bien qu’il revienne aux décideurs politiques et économiques d’encourager la révolution agricole, les consommateurs ont également leur part à jouer.
En effet, privilégier des produits issus de l’agriculture durable permet de mieux soutenir cette transition.
Ainsi, acheter local, encourager les circuits courts et adopter un mode de vie écoresponsable s’avèrent essentiels pour changer nos mentalités face à nos habitudes alimentaires.